Jour 18
1 journée d’école secondaire pour une fille orpheline au Kenya

Permettre aux filles de terminer leurs études

Des rêves qui libèrent : une vie différente hors du bidonville

À seulement sept kilomètres du cœur de Nairobi, Kibera est un monde à part. Abritant près d’un million de personnes, c’est le plus grand bidonville d’Afrique : une mer de toits en tôle serrés les uns contre les autres, et des chemins de terre rouge qui se transforment en rivières de boue pendant la saison des pluies. Bien qu’ils vivent en périphérie d’un centre économique en plein essor, ses habitants doivent lutter pour répondre aux besoins les plus élémentaires. Les enfants et les jeunes qui y vivent aspirent à une vie différente : derrière les barrières de leur quotidien, ils observent le vaste monde comme s’ils regardaient à travers un trou de serrure. Pour eux, l’éducation est la clé qui peut ouvrir la porte d’un rêve : celui d’une vie hors du bidonville. Lorsque Tracy, déjà orpheline de sa mère biologique, a également perdu sa mère adoptive, ses espoirs et ses rêves se sont affaissés autour d’elle. Mais Kijiji Cha Upendo a payé les frais de ses études secondaires, ce qui lui a permis d’obtenir une bourse d’études à l’université. Aujourd’hui enseignante qualifiée, Tracy paie à son tour les frais de scolarité des enfants démunis de son école. Pour elle, l’éducation est une lumière d’espoir dans la vie d’un enfant.

Nécessité

Une éducation pour les filles orphelines ou vulnérables à Kibera.

Activité

Payer les frais de scolarité du secondaire pour que les filles puissent rester à l’école.

Impact en chiffres

60 filles orphelines ou vulnérables sont soutenues pour les aider à rester à l’école.

Résultat

60 filles orphelines ou vulnérables profitent d’une année d’éducation supplémentaire.

Effet systémique

Amélioration des opportunités économiques pour les filles orphelines ou vulnérables, leur donnant ainsi la possibilité d’une vie en dehors du bidonville.

Contexte

Les filles orphelines ou vulnérables ont du mal à imaginer qu’elles pourraient vivre en dehors du bidonville. Souvent de la deuxième ou troisième génération à grandir à Kibera, elles n’ont plus aucun lien avec le village éloigné d’où provient leur famille, mais elles ne sont pas non plus intégrées à la ville moderne. Elles font partie de près d’un million de personnes qui vivent à Kibera (IRIN, 2006). Depuis l’adoption de la loi sur le vagabondage au Kenya, en 1922, Kibera s’est peuplé de personnes n’ayant nulle part d’autre où aller. Au fil des décennies, les familles qui y sont venues à la recherche de travail et d’opportunités ont construit des abris temporaires qui ont fini par devenir des demeures familiales (Macharia, 1992). Dans les années 2000, la pandémie de sida a ravagé Kibera, laissant environ 60 000 enfants orphelins (CMI, 2015), dont beaucoup ont été pris en charge et recueillis par des voisins, qui leur ont ainsi évité la vie dans la rue. Ces familles ont du mal à nourrir les enfants dont elles ont la garde, et encore plus à payer leurs frais de scolarité : le rêve d’éduquer les enfants est hors de leur portée. Et avec chaque année qui passe, le rêve d’une vie différente s’éloigne aussi. Au lieu d’étudier et d’acquérir une éducation qui pourrait mener à un emploi et à la possibilité d’une vie hors du bidonville, les jeunes filles vulnérables doivent travailler dès leur plus jeune âge afin d’aider à subvenir aux besoins de la famille. Les filles non scolarisées de Kibera sont vulnérables à l’exploitation, à la violence (y compris le viol) et à la prostitution, ce qui les met à risque de contracter le VIH/sida ou de connaître une grossesse précoce, mettant ainsi fin à leurs chances de connaître une autre vie.

La bonne action

Notre objectif est de permettre aux filles de terminer leurs études pour leur offrir la possibilité d’une vie différente en dehors du bidonville. À l’école, les jeunes filles sont à l’abri des dangers de la rue, y compris de contracter le VIH/sida ou de devenir enceintes à un jeune âge. Elles acquièrent des compétences, leur estime de soi augmente et elles peuvent envisager un avenir en autosuffisance au-delà de la communauté du bidonville. En parallèle, les familles d’accueil bénéficient d’un soutien pour diversifier et améliorer leurs revenus afin qu’elles n’aient plus à obliger les enfants à travailler pour qu’ils contribuent à nourrir la famille. Selon la Banque mondiale, il est essentiel d’investir dans l’éducation pour aider les filles à « acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour être compétitives sur le marché du travail; acquérir les compétences socioémotionnelles et les compétences essentielles pour s’orienter dans un monde en évolution et s’y adapter; et prendre des décisions concernant leur propre vie ». Chaque année d’études constitue une étape vers la création de possibilités d’emploi. C’est un pas vers l’indépendance et une meilleure santé; un pas vers un avenir meilleur.

A propos de KENYA

Capitale Nairobi

Population
53 770 000
(2020)

PIB par habitant
2 272,8 $ CA
(2020)

IDH
0,601
Rank 143 (2019)

À seulement sept kilomètres du centre-ville de Nairobi, Kibera est le plus grand bidonville urbain d'Afrique, avec 800 000 personnes vivant sur seulement quatre kilomètres carrés, dont 60 000 enfants orphelins.